Laissez-vous bluffer
Le Texas hold'em no limit est un jeu où les bluffés gagnent
« Le monde appartient aux bluffés »
Le jeu d'attaque n'implique en aucun cas qu'il faille attaquer en permanence. Le joueur raisonné doit savoir reconnaître les situations où l'attaque ou la contre-attaque seraient des actions maladroites qui ne feraient qu'aggraver son cas et baisser ses chances de gagner le coup.
On a coutume de dire que « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ». En termes de poker, on peut affirmer que « le monde appartient à ceux qui se laissent bluffer ». Si ces joueurs-là savent identifier le danger et s'ils mènent par ailleurs des attaques répétées, ils obtiendront tendanciellement de bons résultats.
L'évitement et le renoncement : 2 facultés à développer au poker
Certains arts martiaux nous apprennent non pas à attaquer frontalement l'adversaire mais à nous en servir pour mieux le vaincre. Au poker, l'adversaire est comme un arbre malade que l'on veut abattre. Si le moment n'est pas encore venu de l'abattre, reposons notre scie et attendons. Si le moment est venu, alors il faut prendre la décision de l'abattre.
Il ne faut pas confondre l'enthousiasme du combat et l'aveuglement de la rage. Le général victorieux est celui qui sait opérer une retraite stratégique de ses troupes. Ce faisant, il épargne le maximum de ses soldats et leur propose un repos bien mérité avant de trouver de meilleures circonstances d'attaque.
Vous devez admettre mentalement qu'un adversaire peut vous avoir bluffé et vous avoir fait reculer. Certains en seront même tellement fiers qu'ils abattront leurs cartes pour vous le prouver. Peu importe. Ce qui est important pour vous, c'est d'avoir pris la bonne décision au moment où vous l'avez prise. Et si vous deviez la reprendre dans les mêmes circonstances, vous la prendriez de nouveau.
Seule l'expérience peut apprendre quand le jeu devient trop dangereux, donc quand il faut le quitter
La faculté de savoir quand il faut renoncer et quand il faut éviter dépend d'abord de l'expérience du poker que vous possédez. Cette question si centrale ne s'acquiert pas. Le maître peut juste vous signaler qu'elle est importante et vous donner des conseils pour l'appliquer.
Le reste est question d'instinct. C'est-à-dire, en langage pokérien, de capacité à décider inconsciemment à partir d'une base de données mentales qui résulte de l'accumulation des multiples expériences que vous avez traversées. Sans cette capacité essentielle, le joueur de poker a une arme de moins par rapport à ses adversaires. Il part donc avec un désavantage qui peut lui coûter de nombreuses victoires.