Votre objectif : gagnerou, en tout cas, être dans les places payées ( »in the money« ) : le plus important n’étant pas de finir premier, mais de finir à une place qui paye honorablement.
Voici quelques conseils pour améliorer grandement vos chances de finir « in the money » et donc, de prendre (facilement) quelques dollars.
In the money : survivre jusqu’au podiumAttention, ces conseils s’appliquent à qui veut jouer intelligement pour atteindre les places payantes. C’est donc du bon sens avant tout, ces conseils privilégient le 0 risque plutôt que le poker à sensation. Flambeurs et têtes brulées, passez votre chemin.
Règle n°1 : Attendre patiemment que le ménage se fasse tout seulDans un freeroll, la clé est de laisser les autres joueurs faire le sale boulot à votre place : pourquoi prendriez-vous des risques pour les éliminer, quand ils le font parfaitement à votre place, par impatience, manque de rigueur, impétuosité ou par cupidité ?
Le joueur de poker peu expérimenté, largement majoritaire dans un tournoi de poker gratuit, déborde en effet d’impatience et d’enthousiasme. Le poker est pour lui une aventure, un nouveau monde qu’il lui tarde de découvrir. Et, pour cette raison, il est prêt à en découdre.
Il va jouer un MAXIMUM de mains :
■pourvu qu’elle tienne une tête (A-x, K-x, Q-x, J-x)
■une paire (n’importe laquelle, de 2-2 à A-A évidemment)
■n’importe quelle main de connectors (peu importe qu’ils soient suited ou pas) : il arrive fréquemment que certains joueurs suivent une grosse relance avec 5c et 6d en main (et qu’ils gagnent, avec la chance insolente des débutants imbéciles).
Après tout, ils sont venus pour jouer, et ils jouent « la chance » : « ça peut tomber »; ces joueurs jouent au poker comme on joue à la loterie. Et, vous le savez, la chance s’en va quand on cherche à en abuser : il peut arriver qu’on ait de la chance 4 ou 5 fois, mais tôt ou tard, elle n’est plus là.
Conséquences :
■il leur arrive indéniablement de gagner des pots (ce qui agace prodigieusement, lorsqu’un mec avec 7-2 bat votre paire d’As avec une double paire)
■mais surtout, ils dillapident leur stack : si un mec joue en dépit du bon sens, qu’il joue n’importe quoi n’importe comment, peu importe qu’il prenne des gros pots ou pas, on peut raisonnablement penser que dans l’heure il aura été éliminé.
En effet, on peut dire ce qu’on veut, mais il y’a une justice dans le holdem : à moyen terme, seuls subsistent les plus rigoureux et les plus disciplinés. Les rigolos ou les inconséquents partent les premiers. Les plus chanceux d’entre eux restent un peu plus longtemps, mais ils finissent toujours par dégager quand ça devient plus sérieux et que les erreurs commencent à coûter cher.
Conséquence : le nombre de participants baisse très vite !
Selon les tournois, jusqu’à 15 participants quittent la partie chaque minute !
A ce rythme-là, vous comprendrez aisément qu’en jouant prudemment, voire, simplement en attendant, vous augmentez sérieusement vos chances de vous rapprocher des places payées.
Pour vous donner un exemple, je venais de commencer un tournois lorsque le téléphone sonne. Je me mets away (blinds payés et foldé automatiquement), c’était ma copine. Nous sommes restés près d’une heure à discuter.
Quand je suis revenu, mon stack n’avait baissé que d’un tiers (les blinds avaient augmentés), et le nombre de joueurs avait réduit des 3 quarts !! Je n’ai eu qu’à remonter mon stack pour m’assurer une place payée.
Assez drôle de se dire que pour gagner au poker, il suffit de ne pas jouer
Règle n°2 : Profiter des occasions : si les cartes sont bonnes, foncez.
Ne jouez que les mains BETON.
Ce qui implique :
■que vous sachiez différencier une bonne main d’une main attrayante mais fondamentalement mauvaise car pas assez favorable en terme de chances
■que vous sachiez faire preuve de patience : pas toujours évident de voir les joueurs amasser les jetons (pour un temps en tout cas) et de voir son stack grignotté par les blinds au fil des tours de table.
Ne vous inquiètez pas : en faisant ça, vous suivez la stratégie des gagnants :
■vous laissez les joueurs médiocres et pas sélectifs s’échauffer, prendre confiance (et amasser des jetons que vous pourrez alors leur prendre dans un coup d’éclat)
■vous laissez les plus inconséquents s’éliminer (et donc, les joueurs les plus dangereux disparaissent – dangereux car ils tentent leur chance… et finissent par la trouver)
■vous économisez vos jetons pour pouvoir miser davantage le moment voulu… et donc, augmenter vos chances de leur prendre un max de jetons.
■avec une main béton, vous n’êtes quasi pas sujet à l’hésitation, vous jouez avec toute la confiance possible, ce qui vous rend quasi sûr de gagner.
Une nuance cependant : au début du tournois, vous démarrez (sur PartyPoker en tout cas) avec un stack de 3000 jetons, et les blinds sont de 20/40. Vous pouvez donc vous permettre d’aller voir quelques flops, avec des mains que d’ordinaire vous ne vous permettriez pas de jouer mais attention ! Ne jouez pas pour autant des poubelles, et surtout, ne jouez pas quand les circonstances ne vous sont pas favorables : il y’a une différence entre caller 40 ou 60 en fin de parole, avec A-9, et suivre une relance à 200 avec la même main.
Il faut considérer que vos jetons sont vos munitions, et qu’à chaque fois que vous en mettez sur la table, vous diminuez votre force de frappe. En début de tournois, avec des blinds faibles, vous pouvez vous permettre d’aller voir quelques flops – le but étant d’élever un peu votre stack en prévision des niveaux suivants – mais par la suite, il faudra resserrer votre jeu et garder vos chips pour vos monstres.
Que préférez-vous ? Toucher une paire de rois avec un stack de 4500, ou bien la toucher avec seulement 1890 jetons ?
Tentez la chance tranquillement au début, dans la limite du raisonnable, et gardez vos jetons en prévision du moment où ça deviendra plus sérieux